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histoire de...

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30 juillet 2008

aujourd'hui

aujourd'hui avec mon grand garçon, nous avons rangé le garage pour faire de la place pour la voiture. Nous avons trié et rangé les affaires de son papa en nous rappelant de bons souvenirs "quand je serai grand, je pourrais utiliser la perceuse de papa pour bricoler comme lui". C'est bien, il arrive à se projeter dans l'avenir avec le souvenir de son père. Moi j'ai plus de mal, tous les objets qui sont rattachés à son papa me rendent triste et nostalgique. "papa il aimait bien ceux là" m'a dit ce soir mon plus petit en mangeant ses petits suisses. Ces paroles arrivent spontanément, sans prévenir, comme ça...Il exprime son manque par des petites phrases, des anecdotes, j'avais bien senti, aujourd'hui dans ses attitudes, que son papa lui manquer. Nous étions tous les trois dans le même état d'esprit, ce qui est rare car nous sommes souvent complétement déphasés, nous ne réagissont pas de la même manière au même moment. Je suis en phase aigue face au deuil, tout en moi est à vif, le plus jeune de mes garçons est en état de stupeur, le plus âgé oscille entre nous deux.

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27 juillet 2008

juste une chanson

juste quelques paroles pour exprimer mon état d'esprit du jour. Vous reconnaitrez certainement cette chanson célèbre, pour moi c'est l'expression de l'absence.

Graver l'écorce
Jusqu'à saigner
Clouer les portes
S'emprisonner

Vivre des songes
A trop veiller
Prier des ombres
Et tant marcher

J'ai beau me dire
Qu'il faut du temps
J'ai beau l'écrire
Si noir sur blanc

Quoi que je fasse
Où que je sois
Rien ne t'efface
Je pense à toi

Passent les jours
Vides sillons
Dans la raison
Mais sans amour

Passe ma chance
Tournent les vents
Reste l'absence
Obstinément

J'ai beau me dire
Que c'est comme ça
Que sans vieillir
On n'oublie pas

Quoi que je fasse
Où que je sois
Rien ne t'efface
Je pense à toi

Et quoi que j'apprenne
Je ne sais pas
Pourquoi je saigne
Et pas toi

Y'a pas de haine
Y'a pas de roi
Ni Dieu, ni chaîne
Qu'on ne combat

Mais que faut-il
Quelle puissance ?
Quelle arme brise
L'indifférence ?

Oh, c'est pas juste
C'est mal écrit
Comme une injure
Plus qu'un mépris

Quoi que je fasse
Où que je sois
Rien ne t'efface
Je pense à toi

Et quoi que j'apprenne
Je ne sais pas
Pourquoi je saigne
Et pas toi... et pas toi


26 juillet 2008

nuit blanche

Depuis un peu plus d'un mois les nuits blanches s'accumulent elles sont tenaces. Lorsque le soir arrive, que les enfants sont couchés je pense à lui et le sommeil me fait défaut, alors ce soir j'écris sur ce blog histoire de....
C'ètait un samedi après-midi d'octobre, dans un garage à bateau avec une porte un peu basse. Il est rentré et à manquer de se fracasser la tête sur le haut de cette porte. Sa maladresse m'a fait sourire, sa tenue m'a fait rire, il portait deux tennis asics différentes, même style, même couleur mais avec un dessin différent...Et ça, je l'avais forcément remarqué car c'est la première chose que je regarde chez un homme : les chaussures et les chaussettes sont-elles bien assorties au reste ?!! Pourquoi, je ne sais pas, question d'harmonie (mais si ce n'est  pas toujours le cas chez moi!).
Le week-end suivant j'avais un petit mot sur le pare-brise de ma voiture me proposant une sortie en mer. Tiens pourquoi pas ?
Puis une invitation au resto, puis chez lui et puis et puis.....
Six mois plus tard nous emménagions dans une petite maison de location en campagne. Notre histoire pouvait enfin commencer. C'était il y a 16 ans. Nous avions décidé de voyager avant de fonder une famille. Le Quebec, la Guadeloupe, la Holande, la Crête, la Tunisie avec notre premier enfant  encore bien au chaud.

Pendant ces années, le mal sommeillait, il se manifestait par des migraines régulièrement, mises sur le compte d'un rhume, d'une sinusite récalcitrante, de la fatigue. Mais j'avais un pressentiments étrange, maudite infirmière à toujours voir le pire....Va voir un médecin, tu as mal à la tête toutes les semaines. Scanner des sinus : "sinusite chronique droite pouvant expliquer les céphalées frontales". Le mal se situait juste au dessus...
Décembre, notre beau petit garçon a dix mois (le plus beau des bébés) son heureux papa traîne un mal de tête depuis trois semaines malgré tous les traitements antimigraineux prescrits. Lundi matin, il a passé sa nuit dans le canapé à demi assis, la migraine ne veut plus céder. De guerre lasse, il décide sur mes conseils de ne pas partir travailler (c'est la première fois de sa vie) et d'appeler le médecin.
" vous avez donc suivi le traitement que je vous ais prescrit et cela ne fonctionne pas, je vais donc vous prescrire un antimigraineux de classe 2 et si cela ne s'arrange pas je vous ferais passer un scanner"

"Il y a quelque chose qui cloche, Comment un patient en parfaite santé, n'ayant jamais demander d'arrêt de travail même quand il avait une crise migraineuse, a-t-il pu demandé une visite à domicile ? c'est bizarre....

"Je souhaiterai parler au neurologue de garde svp"
".....il faut qu'il vienne passer un scanner cérébrale le plus tôt possible....."

" Allo, oui ici c'est le Dr.. neurologue de garde, je vous envoie un jeune homme de 30 ans pour céphalées frontales persistantes, il lui faut un scanner en urgence pour éliminer un problème neurologique, il s'agit de Monsieur.."
"Dr.. il s'agit de mon mari" clic! bip bip bip....

24 juillet 2008

pourquoi ce blog

J' ai décidé de créer ce blog pour exprimer ce que je suis incapable de dire à mes proches, famille ou amis car c'est trop douloureux. Je veux raconter l'histoire de ma moitié, disparue par un petit matin de juin aprés s'être battu courageusement contre la maladie. Je veux vous raconter ce que je vis depuis, vous pourrez laisser vos commentaires. Une chose est sûre, ce blog sera histoire pleine de courage, d'espoir, de vie même si celle-ci n'est plu...

Je n'ai pas dormi de la nuit, mes pensées étaient troublées, je sentais qu'il se passait qu' il n'allait pas bien.
Il est 5 heures du matin, le téléphone sonne... décroche, décroche pas.... maudis téléphone il va finir par réveiller les enfants... décroche..."Madame x je suis l'interne du service de réanimation, je vous appelle... votre mari est dans le coma.... je pense qu'il est en train d'engager..."...." je m'organise pour la garde de mes enfants et j'arrive"
"engagé" dans mon langage d'infirmière cela signifie la fin, le cerveau de mon amour est en train de mourir, bouffé par cette saloperie d'oligodendrogliome. Oligodendrogliome, un grand mot pour désigner une tumeur cérébrale à évolution lente (trop rapide à mon goût) qui récidive parfois (une fois de trop) qui est classée sous différents grades de gravité  : grade bénin (ouf sauvé) au grade malin (aïe c'est pas gagné).

Il est 7 heures j'arrive dans le service de réanimation (ben oui je n'ai pas voulu réveillé les deux petits à 5 heures du matin, j'ai attendu 6h30 pour leurs dire qu'ils allaient chez la nounou que maman partait à d'hôpital car papa n'était pas bien et qu'ils ne le reverraient peut-être pas....) il est là sur son lit, il ronfle déjà bruyamment, il m'a attendu, je lui prend la main "je suis là". 58 minutes après sa respiration se fait plus douce plus superficielle il devient bleu(je trouve cela terrible), il part dans un dernier souffle. j'étais là avec lui, c'était le plus important, il n'ait pas mort seul. Je sors de la chambre pendant que les infirmières le réinstallent. L'amie qui m'accompagne dans cette épreuve insiste pour que je revienne le voir "viens, viens le voir, son visage est reposé viens, viens".Son visage est posé, il sourit presque de soulagement. Mon amie avait raison, cette vision me soulage également, m'apaise....

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